Un nouvel examen balistique recourant à des méthodes modernes de calculs statistiques et d'analyse chimique montre que Lee Oswald n'était pas le seul tireur dans l'assassinat du président John F. Kennedy en 1963, selon une étude publiée aux Etats-Unis.
"Nous avons montré que les preuves avancées (par les experts d'alors) pour éliminer la possibilité d'un deuxième assassin sont fondamentalement erronées", écrit William Tobin, principal auteur de cette étude publiée dans la dernière édition des "Annals of Applied Statistics".
"Etant donné l'importance et les conséquences de l'assassinat de JFK, il est scientifiquement souhaitable que les cinq fragments de balles retrouvés à Dallas et sur lesquels s'appuie la thèse officielle, soient de nouveau analysés", soulignent les chercheurs.
"Les conclusions de notre analyse signifient que les fragments de projectile retrouvés pourraient provenir d'au moins trois balles distinctes", expliquent-ils.
Or, "si ces fragments sont issus de trois balles distinctes ou plus, cela veut dire qu'un second tireur est probable (...) et qu'il a touché le président" Kennedy, ajoutent ces experts sur le site des "Annals of Applied Statistics".
William Tobin a dirigé le laboratoire d'analyse des métaux du FBI (police fédérale) pendant plus de 20 ans, analysant notamment les indices dans des grandes affaires, comme l'attaque à l'explosif en 1995 à Oklahoma City et l'explosion en 1996 au large de Long Island d'un Boeing 747 de la TWA qui assurait un vol New York-Paris.
Après avoir pris sa retraite du FBI, il avait remis en question les méthodes scientifiques utilisées par l'agence pendant des décennies pour établir le lien entre des projectiles d'armes à feu retrouvés dans le corps de victimes de crimes et les suspects.
Ces preuves s'appuyaient sur l'analyse du plomb contenu dans ces balles.
Ces doutes émis par M. Tobin et d'autres experts ont conduit l'Académie américaine des Sciences à réexaminer cette méthode d'analyse du FBI et à conclure en 2003 qu'elle était fausse. Le FBI a alors abandonné cette méthode d'analyse.
A la lumière de ces nouvelles directives scientifiques, M. Tobin et deux autres chercheurs, Cliff Spiegelman et William James de l'université du Texas, ont de nouveau analysé les cinq fragments de balles retrouvés après l'assassinat de JFK, qui avaient été remis en 1976 à la commission spéciale d'enquête de la Chambre des représentants.
L'analyse balistique, réalisée par le chimiste Vincent Guinn de l'Université de Californie, aujourd'hui décédé, avait alors conclu que Lee Oswald était le tireur. Vincent Guinn avait utilisé la méthode d'analyse du contenu de plomb pour conclure que les cinq fragments de balle retrouvés à Dallas provenaient seulement de deux projectiles. Il les avaient comparés à des balles que possédaient Oswald.
Les conclusions de Vincent Guinn étaient conformes à celles du rapport de la commission Warren dans les années 1960 selon lesquelles Oswald avait agi seul.
En 1976, la commission n'avait toutefois pas totalement écarté la possibilité d'un second tireur et la thèse du complot.
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